Une errance en cohérence : l’univers musical d’un artiste en quête de soi
Le 30 octobre dernier, Gabriel Côté, auteur-compositeur-interprète multi-instrumentiste originaire de l’Abitibi-Ouest, dévoilait son 3e album intitulé Le grand chemin. Sa vision artistique est une étrange et belle contradiction, un chemin sinueux, mais profondément ancré dans un retour aux sources. Par le biais de sa musique, il nous convie avec lui à un retour en arrière en empruntant une route à contre-courant.
Une critique sociale en filigrane
Son style alternatif, parfois rock psychédélique, indie, folk et même pop, nous amène dans toutes sortes de directions surprenantes. La trame narrative de ses chansons est d’autant plus importante que sa musicalité. Il a construit cet album comme une satire qui louange l’hypocrisie derrière la technologie. C’est un récit musical qui se veut être « semi-biographique » en lien avec le mode de vie auquel il aspire en puisant dans l’autosuffisance. Ses textes sont tantôt engagés, tantôt dotés d’une touche humoristique, mais ils n’en demeurent pas moins une critique sociale subtile qui navigue entre introspection et observation du monde extérieur. Gabriel n’hésite pas à poser un regard lucide sur des enjeux de société.
Une richesse sonore et expérimentale
Musicalement, l’album se distingue par son audace avec des expérimentations sonores inattendues qui se font entendre dès le premier extrait qui s’intitule Le programme et dans lequel on retrouve une voix robotisée qui expose le dépassement des frontières du réel vers l’artificiel.
Une traversée musicale sur Le grand chemin
À travers l’écoute du grand chemin, nous apprenons comme lui que d’avancer à contre-courant n’est pas simplement un retour en arrière, mais plutôt une manière de regarder autrement ce qui nous a conduits jusqu’ici.
Pour bien capturer son message, Gabriel invite les auditeurs à une écoute attentive, presque cinématographique, pour s’approprier pleinement l’essence de sa musique. Il m’a recommandé d’aborder l’album comme un film, dans l’ordre établi du début à la fin. Ce conseil m’a permis de constater d’autant plus l’importance de la narration dans ce projet et d’en apprécier toute la subtilité. De plus, il est important de souligner que Gabriel prend la peine de jouer de tous les instruments sur ses compositions, soit guitare, basse, batterie, clavier, saxophone, harmonica et bien d’autres.
Bonne écoute à tous !
Écrit par: Geneviève Saindon-L’Écuyer